Une formation innovante pour maîtriser les enjeux du climat et de la biodiversité
À compter de la rentrée universitaire 2025–2026, l’Université Omar Bongo proposera deux nouveaux masters : « Sciences du Climat et de l’Environnement (MSCE) » et » Economie et Politiques de l’environnement et du climat (EPEC) « . Ces programmes sont adossés à la nouvelle Chaire universitaire « Socio-Economie de l’environnement. Climat et Biodiversité« , portée conjointement par l’Université Omar Bongo, l’Université de Rouen et le CIRAD.
Pour les spécialistes des sciences de l’atmosphère, le fait que le climat fasse partie intégrante de l’environnement physique relève de l’évidence scientifique. Toutefois, dans une perspective institutionnelle et pédagogique, le choix de l’intitulé » Sciences du Climat et de l’Environnement (MSCE) » se justifie pleinement par la volonté d’adopter une approche systémique et interdisciplinaire des phénomènes environnementaux. Ce positionnement répond à la nécessité de dépasser les cloisonnements disciplinaires afin de mieux former des experts capables d’appréhender les transformations climatiques non seulement dans leur dimension atmosphérique, mais aussi dans leurs répercussions sur les écosystèmes, les dynamiques hydrologiques, la biodiversité et les activités humaines.
La dénomination « Sciences du Climat et de l’Environnement (MSCE) » reflète l’orientation stratégique de ce master, qui vise à former une nouvelle génération de chercheurs et de professionnels aptes à analyser, modéliser et intervenir dans des environnements caractérisés par une forte complexité systémique. Elle traduit l’ambition de traiter l’interaction climat–environnement non seulement comme un champ d’investigation scientifique fondé sur une approche interdisciplinaire, mais également comme un domaine d’action structurant pour la mise en œuvre de politiques publiques durables.
Contexte et Enjeux
Devant l’accélération inexorable du bouleversement climatique et la dégradation persistante des écosystèmes, la compréhension des interactions entre le climat et l’environnement se révèle un défi scientifique, sociétal et politique d’une importance primordiale, particulièrement pour des nations telles que le Gabon, dont les écosystèmes tropicaux jouent un rôle pivotal dans la régulation du climat à l’échelle mondiale. Implanté au cœur du Bassin du Congo, le Gabon abrite plus de quatre-vingt-cinq pour cent de couvert forestier, lui conférant ainsi le statut d’un réservoir de carbone majeur sur la planète entière. Néanmoins, malgré ses efforts louables en matière de conservation, marqués par l’établissement de treize parcs nationaux et de multiples aires marines protégées, le pays demeure exposé à des risques croissants liés aux aléas climatiques : inondations en milieu urbain, érosion des côtes, perturbations des régimes pluviométriques et stress hydrique localisé.
Les phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations, vagues de chaleur), leur fréquence accrue et leurs effets cumulés sur l’environnement imposent une approche intégrée, systémique et transdisciplinaire des enjeux environnementaux. En effet, le climat n’est plus seulement l’objet d’étude des sciences de l’atmosphère ; il est désormais au cœur des décisions concernant la sécurité alimentaire, la santé, l’aménagement du territoire, la gestion des ressources en eau, la biodiversité et la résilience des sociétés face aux aléas naturels.
Dans ce contexte, le développement d’une expertise scientifique locale est crucial pour accompagner les politiques d’adaptation, renforcer la résilience des territoires et valoriser les ressources naturelles de manière durable. Le master « Sciences du Climat et de l’Environnement (MSCE) » vise ainsi à doter les étudiants de compétences transversales en climatologie, écologie, télédétection, modélisation et gestion environnementale, tout en les ancrant dans les réalités socio-économiques et institutionnelles du Gabon.
Le master « Sciences du Climat et de l’Environnement (MSCE) » s’inscrit dans cette dynamique. Il s’appuie sur les avancées en télédétection, en modélisation climatique, en analyse des données environnementales (données in-situ, satellitaires et de réanalyse) ainsi que sur les outils d’aide à la décision territoriale.